20/06/2010

Le coup du couteau.

Un repas animé (c'est le moins que l'on puisse dire):
Princesse Fafa (5 ans et demi) vient de se planter une méchante arrête de poisson dans le palais, et a donc décider de ne plus manger de poisson de toute sa vie (plus ou moins).
Après moult négociations, elle accepte de manger si je lui donne moi-même à la fourchette, en vérifiant morceaux par morceaux (nanomètres par nanomètres en fait, sinon elle crie).
Etant debout à coté d'elle, Fafa regarde mon ventre « légèrement » arrondi (je venais d'engloutir deux grosses tranches de pastèque: il faut bien que ça aille quelque part), et se moque (non mais franchement !) en me disant qu'il y a comme un bébé dedans (je démens formellement cette rumeur).
Elle enchaine donc sur LA question, LA fameuse, qu'il faut bien poser un jour : « Mais maman, en fait, comment on fait un bébé ?????????... »
J'essaie alors de bien cibler la demande, afin de savoir si elle veut que je lui explique comment ils sortent du ventre, ces bébés, ou "comment ils y rentrent". Limitons la réponse à l'essentiel si possible.
Elle choisi forcément l'option B.
Bon ben faut expliquer alors. Je ne m'en sors pas trop mal à priori, car plutôt que de paraitre étonnée au choquée, elle est plutôt morte de rire. Et lancée sur sa course, je l'entends poser une toute nouvelle question; de celles qui sont pénibles à la longue (car on se les pose soi-même assez souvent): « Mais maman, en fait, pourquoi tu as des poils, toi ?... »

Gros soupir de maman, sauvée par le gong si on peut dire.
Le gong en question s'appelle Lili-puce.

Absorbées par nos questions réponses, on ne l'avait écouté que d'une oreille discrète se plaindre de manière répété. Et puis, profitant du fait que je n'avais que très relativement envie de répondre à la dernière question, je tends un peu plus l'oreille sur ce qui se passe à la ronde, et entends alors nettement Lili-Puce psalmodier à qui voudrait bien l'entendre (sa mère, en fait) : « Mômaaan, j'ai peuuuuur !!! Mômaaan, j'ai peuuuur !!!... »
Je sursaute alors violement, saisie par la vision d'horreur qui s'offre à moi : ma fille est debout, avec son bavoir en plastique, dans lequel est tombé un couteau étonnement pointu, et prêt à l'égorger !!!!


Je me précipite (non, je n'ai pas pris le temps de faire une photo, par contre, je maitrise bien Photoshop et les photomontages, et la puce aime faire le clown), partagée entre l'effroi et une terrible envie de rire. C'est d'ailleurs un méchant fou-rire qui a gagné tout le monde (un peu moins Lili-Puce tout de même) une fois le couteau bien remis à sa place.
A ceux qui se demanderais pourquoi ma fille se balade ainsi, j'ai tout de même une explication rationnelle (si, si, vraiment): pendant mon cours d'éducation sexuelle, la petite (bientôt 3 ans), s'était proposé de commencer à débarrasser la table (si c'est pas mignon, ça), sauf qu'en voulant attraper, dans mon assiette, la peau de la pastèque pour la jeter à la poubelle, mon couteau, placé devant, lui est tombé dessus (le bougre)!

On notera que du coup, on ne sait toujours pas pourquoi j'ai des poils.
La vie et ses mystères…

07/06/2010

On ne joue pas de la flute avec des jambes de Barbie.

Voilà le cas typique de phrase (celle du titre) qu'on ne s'imagine pas, un jour, avoir à prononcer.
N'empêche qu'il existe une explication quasiment rationnelle à tous ceci: mes filles ! (Juxtaposer les termes « rationnelle » et « mes filles » me parait osé, mais bon…)
Elles jouaient dans leur bain, en se tapant vaguement dessus, jusqu'à ce que ça dégénère grave (incroyable, non ?).
L'une des Barbies est écartelée (en plus d'être noyée), afin de démembrer résolument son grand corps de pouf et que sa jambes soit réutilisée dans une toute nouvelle fonction : flute à bec !

Pourquoi s'interposer me diriez vous ? Pourquoi ne pas assister simplement, et avec délice, à la mise à mort d'une Barbie (une de moins !!!) ?

Tout simplement parce que cette Barbie là n'est pas censée s'écarteler (irréparable par la suite et gros drame potentiel envisageable), en tout cas, elle résiste bravement, alors que l'autre (j'ai deux filles donc deux Barbies), est déjà en pièces détachées. En toute logique, j'ai deux filles (on le saura), la Barbie a deux jambes, donc chacune devrait pouvoir jouer de la flute à bec avec (qu'est-ce qu'il ne faut pas expliquer dans la vie…). Sauf que Princesse-Fafa a décidé de ne pas prêter SA deuxième jambe à sa sœur larmoyante (elle en fait des tonnes et l'eau gicle de tous cotés); les cris et les coups fusent, et je décide alors d'intervenir avec ma formule étrange mais définitive citée plus haut: « de toute façon, on ne joue pas de la flute avec des jambes de Barbie », afin d'interrompre clairement cette séance de torture barbiesque… et de musique douteuse.

En vérité, les jambes de Barbies ont déjà subi d'autres utilisations déconcertantes : baguettes de tambour, micro, gratte dos…
Voici d'ailleurs un extrais de conversation surréaliste avec Fafa :
Moi : Tu fais quoi là ?
Elle : Ben, je tricote.
Moi : Le rideau du couloir ?
Elle : Ben oui.
Moi : Mais avec quoi ?
Elle : Ben, des jambes de Barbie !
Moi (intérieurement) : Oui, c'est bien ce que je craignais…
En même temps, faire de Barbie un objet enfin utile est sans aucun doute un signe d'intelligence supérieure (au moins).

Pour tout dire, dans le genre phrase inepte, ma digne fille, Fafa, n'est pas en reste.
Elle écoute le générique de Grabouillon, se tourne vers sa sœur, et d'un air fort docte, lui explique :
-Tu sais ce que ça veut dire « un chien-calme » ?
Sa sœur la regarde intensément en attente du dénouement…
… -ça veut dire un chien qui est calme. 
Elle rentre au CP l'année prochaine, on n'est pas inquiet du tout…
Mais je me moque, alors que je me souviens parfaitement, qu'un peu plus âgée qu'elle, j'avais proclamé haut et fort, à qui voulait l'entendre, ma splendide découverte-à-moi du jour : « Hé les gars, vous savez quoi, Bonjour, ça veut dire bon-jour et Grosminet ça veut dire Gros-minet !!!! »…et fière et gonflée d'orgueil avec ça !
En même temps, j'en connais qui on mit des années à comprendre toute la subtilité du mot « Potao » : un pot à eau !...mais je ne citerais pas de nom…pas même sous la torture… d'une Barbie…qui n'a que ce qu'elle mérite…


Preuve qu'on peut tricoter un rideau avec des jambes de Barbies !